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Aspergillose : maladie respiratoire

Aspergillose : maladie respiratoire

Catégories : Infections , Maladies
L'aspergillose est une affection fréquente due au développement des spores d’un champignon microscopique dans le système respiratoire des Psittacidés (aspergillose), mais aussi des oiseaux de cage et de volière, des rapaces et de nombreux oiseaux marins (pingouins en particulier). L’agent responsable est principalement Aspergillus fumigatus, mais plus rarement d’autres représentants du genre Aspergillus sont retrouvés (A. niger, A. flavus, A. nidulans). L’appareil respiratoire des oiseaux comporte des sacs aériens qui sont de simples membranes transparentes remplies d’air. Les fonctions des sacs aériens sont multiples : ventilation pulmonaire, régulation thermique, humidification de l’air, réserve d’oxygène, allègement de l’oiseau, caisse de résonance, amortissement des chocs à l’atterrissage. Ils sont dépourvus d’épithélium cilié, contrairement à la trachée et aux bronches, et de vascularisation. Ils sont de ce fait très sensibles aux infections chroniques qui seront difficiles à traiter. Les spores des parasites se trouvent la plupart du temps dans des végétaux humides ou moisis (céréales en particulier). Elles sont disséminées par le vent ou les courants d’air et ingérées ou inhalées par les oiseaux qui sont de ce fait contaminés. Les spores peuvent aussi contaminer l’embryon à travers la coquille de l’œuf.

Les symptômes
Les symptômes sont souvent très vagues et variables : abattement, tristesse, détresse respiratoire après un effort modéré, amaigrissement progressif, plumage de mauvaise qualité. Dans les cas graves, le perroquet respire difficilement et bruyamment. Cela peut être accompagné par des écoulements nasaux, des éternuements et / ou de la conjonctivite ou une infection de la cire. La queue bat au rythme de la respiration difficile du perroquet. Chez certains sujets, on observe des troubles nerveux (convulsions, paralysie). L’issue est fatale dans les jours suivants pour les formes aiguës ou dans les mois qui suivent pour les formes chroniques, avec une dégradation de l’état général accompagnée de maigreur et de diarrhée. Les œufs (oisillons mort-nés) et les jeunes peuvent être atteints d’aspergillose. A l’autopsie, on constate une congestion exsudative des sinus, de la trachée, du syrinx, des bronches et surtout des sacs aériens. Ces derniers se recouvrent d’un enduit mycélien verdâtre ou blanc-jaunâtre d’aspect feutré. Ces plaques peuvent se rejoindre et tapisser peu à peu la face interne des sacs aériens, les rendant rigides. On peut aussi observer au niveau des poumons plus rarement au niveau du foie, des nodules blanchâtres à centre nécrotique appelés granulomes qui pourront s’abcéder. Les centres nerveux peuvent être envahis par le champignon.

Traitement
Le traitement ne pourra être efficace que si l’on a porté un diagnostic très précoce, sinon il est décevant. La vitesse de propagation des spores accélérée par la température corporelle élevée de l’oiseau, ajouté à la structure de ses sacs aériens sans système de défense rend tout traitement difficile et aléatoire, voire impossible dans les cas avancés. Le vétérinaire pourra être à même de prescrire en début de maladie des aérosols à base d’antifongiques, type Nystatine, Fungizone, Pervaryl ou Daktarin. On peut également utiliser l’itraconazole en granules, le miconazole par voie IV. L’itraconazole doit être utilisée avec précaution chez le Gabonais : risques d’hépatite, hypocalcémie ou toxicité osseuse.

Prévention
Ne jamais utiliser de litières humides qui vont moisir à la chaleur estivale. Il en va de même pour les graines qui doivent toujours être parfaitement sèches. Les godets, abreuvoirs et perchoir doivent être désinfectés régulièrement. Les mains de l’éleveur doivent être propres lorsqu’il intervient auprès de ses oiseaux. Le même soin est à apporter aux bottes lorsque les oiseaux sont en volière. Si l’un de vos oiseaux est contaminé, il nécessite une quarantaine sévère. Faites également tester les autres oiseaux. Les godets, abreuvoirs et perchoirs sont à désinfecter régulièrement. Les mains de l'éleveurs sont propres lorsqu'il intervient auprès de ses oiseaux. Le même soin est à apporter aux bottes lorsque les oiseaux sont en volière. Si un de vos oiseaux est contaminé, il nécessite une quarantaine sévère pour ne pas contaminer les autres.  

Docteur Boussarie Vétérinaire